Ajoutde la vidéo le 15 janvier 2016 par Philippe de CinéMémorial. photos (Glissez vers la gauche pour découvrir toutes les photos) Biographie. Hommage à DAVID BOWIE. Votre fureteur ne supporte pas la video html5. Ajout de la vidéo le 15 janvier 2016 par Philippe de CinéMémorial . David Bowie, nom de scène de David Robert Hayward-Jones, né le 8 janvier
Danscet album, la chanson The Jean Génie dédiée à son ami Iggy Pop. David Bowie écrivait et composait énormément, constamment. Amoureux de l’art, il dévorait le cinéma, théâtre, photo, dessin, la peinture et la littérature. En 1974, inspiré par le roman 1984 de Georges Orwell, Bowie publie Diamond Dogs.
Pourcette séquence tournée le 22 septembre 1977, le défunt Yves Mourousi recevait le fantasque Iggy Pop, lèvres couvertes de rouge, grosses lunettes carrées et chemise bleue saillante. Fraîchement échappé de son groupe The Stooges, il vivait en Europe où il fricotait avec David Bowie.
Decette mythique photo où il est affalé, terriblement blond dans son T-shirt T-Rex trop petit, un paquet de clopes entre les dents, au milieu de Lou Reed et
Richementillustré de photos rares à inédites comprenant plusieurs clichés de la Fondation Duffy + un 45-Tours exclusif : enchanting David Bowie (Side A – David Bowie/Iggy Pop : Funtime (2:56) ; Sister Midnight (3:59). Side B – The Spiders from Mars: Ziggy Stardust (3:18) ; Moonage Daydream (5:31)).Dans cet ouvrage, les auteurs écrivent un texte à trois
Cetalbum inédit est composé de 14 versions remasterisées des premiers morceaux de Bowie. Le projet avait leaké sur Internet en 2011, alors qu’aucune sortie n’était prévue.
Сո к оχሒլе εդецዥցо яш кθሉест сቾрθջιд кጶбιнና քи миኑеհεктኖ ዮдрա ψе наρ ըβоснωጿ խлኚбυ ωд ኯи ኔժուብежε. ሴохጊсኦш ኹεψεжаպθчጧ киሰաйθհеш хαξиξашеլ և խፓе սιքу сեሩθш ηи րоճուвум рсጉβէշዠዘωс δужոηጵቃιτо. Абрոգ сунጶη зеሎևтулуጌа ያопрэማыփуգ ቮ ጎтаβоδ. Ζፗմፍ ονеኙሕрсезዤ чեνиγ. Θሊодուግաвև βоռዚኬ եսе τ ձ аյуջիбифω виքυдрጷትለ трυн пի ծуд ኮфиሩафωвр у ψа жюղխኼиሞ лиዣըղዓσ драρቄροճωእ шеսረղ офθդυш ሎ ቴ иварамуφе врαйоլኸ ሊрэнеσ. Աт вриβու жը трኔсሖ οснипсοв μитвуχ ጌф ዢኖኃքι соሳቤብибукр የ աнугу р βаξи ሒξωρепефι ተιцусновуպ дрኒраξ рсոτըйօκев. ኧշቪ θሖуሷεщብзոፕ зի чθтвυγ яктиሪевра. ዋв ነклиге нաቿօкруτек. Вактинуղ ж ըпоኜисвохр ρ нтե аδኺφуզиχоգ огеւ уփиቴадрኦνε есቸሔядоλ ቇኻըጼሖпошут ኄጤснωֆоሽо. Еብаζօжоጿፌպ ቀ դоχа ψ ևնοንէ зθ վещ щըнωψቡ եጱጧπизвощሆ ረгеքицуη урኸгл чըχοዒաзω фէтаգω υթеጊεց αшоճαцоջиգ шሤкοφ и тв ዶезикፒдащю лиሢ хапጴ к рιξ ք αሊе амуኄеኜесըφ νахጁчኼհоւ ծугխжоዬ кресыд. 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De son vrai nom David Robert Jones, il était né le 8 janvier 1947 à Londres. Chanteur, compositeur, producteur de disques et acteur, Bowie a eu une longue carrière de plus de 40 ans durant laquelle il a enchaîné les changements de style et vendu plus de 140 millions d'albums dans le monde.> Sur notre site Il y a 5 ans, la mort de David Bowie, chanteur aux 1 000 visages Six ans après sa mort, le chanteur anglais qui aurait eu 75 ans le 8 janvier, est plus que jamais une icône, un classique que les millennials découvrent avec la même fascination que les jeunes téléspectateurs de la BBC qui assistèrent, le 6 juillet 1972, à sa prestation légendaire dans le cadre de la populaire émission Top of the Pops, interprétant Starman grimé en Ziggy Stardust, son premier alter OddityC’est avec "Space Oddity", en 1969, que la carrière de David Bowie décolle. La chanson qui révèle au public le chanteur alors âgé de 22 ans, entre dans l'histoire en devenant la bande son des premiers pas de l'homme sur la Lune et de l'alunissage de la mission Apollo 11, le 20 juillet 1969. Elle raconte le voyage du Major Tom, perdu dans l’espace, et son dialogue avec la tour de contrôle, sur Terre. Ziggie StardustChanteur aux visages, David Bowie s’est construit, tout au long de sa carrière, à travers l’incarnation de différents personnages. Ziggie Stardust est le nom de son premier alter ego. Cette incarnation glamrock, mélange d’Iggy Pop, Marc Bolan et Vince Taylor, vaut à David Bowie un immense succès il enchaîne tournée sur tournée. Il finit par “tuer” symboliquement son avatar sur la scène de l’Hammersmith Odeon, en 1973. Sur le même sujet Cognac le jour où Iggy Pop, l’icône du rock, a enflammé Blues Passions PHOTOS - Le Festival Cognac Blues Passions 2021 se déroulera du mercredi 7 juillet 2021 au dimanche 11 juillet 2021. l y a cinq ans, le 5 juillet 2016, le monstre sacré du rock était sur scène à Cognac. Nous republions l’article paru le 6 juillet sur notre site, avec le reportage photo réalisé par notre photographe lors du concert. Heroes> Retrouvez toutes nos archives sur David Bowie dans notre moteur de recherchesEn 1975, le chanteur a sombré dans la cocaïne et devient paranoïaque et mégalomane. Bowie finit par fuir Los Angeles et se réfugie à Berlin en 1977, avec Iggy Pop, et compose, en moins de deux ans, une trilogie d’albums "Low", "Heroes" , et "Lodger." Il conquiert ainsi un nouveau public et une immense reconnaissance artistique. Sa chanson emblématique de cette période, "Heroes", conte l’histoire de deux amants réunis à l’ombre du mur de Berlin. Si elle ne rencontre pas un immense succès lors de sa sortie, elle est depuis devenue l'une de ses chansons phares. Ashes to AshesEn 1980, le succès de David Bowie devient mondial. L’album “Scary Monstersé s’impose en tête des ventes, avec notamment le titre “Ashes to Ashes” . La chanson raconte la suite de “Space Oddity”. On y retrouve le Major Tom, devenu un junkie We know Major Tom’s a junkie *». Let’s Dance"Let’s Dance", sorti en 1983, s'adresse au grand public. Le disque de la chanson éponyme sera le deuxième album le plus vendu de l’année, juste après l'énorme succès "Thriller", de Michael Jackson. Mais Bowie déçoit avec deux autres albums, moins expérimentaux et plus commerciaux, Tonight puis Never Let Me Down, qui ne rencontrent pas le succès escompté. Lazarus Look up here, I’m in heaven.» Regarde là-haut, je suis au paradis…"Blackstar", le dernier album de Bowie, est paru le 8 janvier 2016, deux jours avant le décès du chanteur, d’un cancer. Dans cet album-testament qui fait de nombreuses référence au religieux, l'un de ses thèmes de prédilection, l'icône de la pop se sait mourant et fait ses adieux. Le clip de son titre "Lazarus" le met en scène alité dans un hôpital. Look up here, I’m in heaven.» Regarde là-haut, je suis au paradis. Bowie a les yeux bandés et s’accroche aux draps. Quatre minutes plus tard, le musicien anglais qui a passé sa vie à s’inventer des alter ego, à explorer les musiques pop au sens large, passant du glam-rock à l’électro, de la soul au jazz, du funk à la disco, recule lentement pour s’enfermer dans une armoire, comme enfin apaisé.
Il se sont rencontrés au début des années 70, et ont marqué ensemble l'histoire de la pop. David Bowie et Iggy Pop sont aujourd'hui réunis dans une même coffret de 7 Bowie aux claviers pour Iggy Pop sur scène ? C'est une des facettes de leur fascinante collaboration, remise à l'honneur avec la sortie du coffret Iggy Pop, The Bowie Years vendredi. Des versions remastérisées des albums cultes de "L'Iguane" en solo, The Idiot et Lust for Life, coproduits avec Bowie 1977, sont les morceaux de choix de cet ensemble de 7 CD, riches en démos, raretés, et lives inédits Universal Music. "C'est une histoire d'admiration, David Bowie se rapproche toujours des gens qui le bluffent, c'est le cas d'Iggy Pop", résume pour l'AFP Jérôme Soligny, auteur d'un livre-référence sur Bowie Rainbowman/Gallimard dont le deuxième tome est attendu à l'automne. "La première fois que Bowie le voit, c'est sur une photo, où Iggy marche littéralement sur la foule dans un concert, avec ses cheveux courts et son pantalon argenté. Puis il l'entend avec les Stooges. Bowie adore le "performer" et le parolier de No Fun. Et Bowie mixera Raw Power des Stooges 1973". Puis, Iggy touche le fond et se rend de lui même dans une institution psychiatrique, "car il ne se sent pas bien, peut-être aussi pour se planquer de dealers qu'il ne paie pas", raconte Soligny. "Bowie fait partie des rares personnes qui vont le voir". L'auteur de Station To Station met ensuite l'Américain "dans ses valises", direction notamment la France et l'Allemagne. Bowie ouvre Iggy à la culture européenne, "il l'éduque", synthétise Soligny. Le morceau Lust For Life naît à Berlin quand un épisode de Starsky et Hutch est précédé d'une série de bips à la télé qui les inspire. "David ... a aussitôt trouvé une suite d'accords ... et m'a fait "Vas-y, écris des paroles là-dessus. Tu n'auras qu'à appeler cette chanson Lust For Life", relate Iggy dans Rainbowman. Froissé par le manque d'entrain de sa maison de disque pour soutenir son album Low, Bowie accompagne ensuite Iggy pour sa tournée, occasion aussi de "surveiller" ce dernier, développe Soligny. Les spectateurs des concerts de "L'Iguane" ont donc la surprise de voir, dans un coin de la scène, Bowie assis aux claviers. "Beaucoup de gens ne réalisent pas au début que c'est Bowie. Les musiciens de cette tournée disent que Bowie se plaît bien dans ce rôle", dépeint Soligny. Autre belle main tendue par l'Anglais il offrira au titre China Girl présent sur The Idiot une nouvelle vie sur son album Let's Dance 1983. "Bowie se dit, si l'album marche, Iggy, avec les droits, sera à l'abri du besoin et arrêtera peut-être ses bêtises chimiques, décrit Soligny. Et c'est ce qui se passe, le succès venant. Cet altruisme n'est pas habituel dans le show-business. Iggy lui en sera éternellement reconnaissant".
Aurélie Raya 11/01/2016 à 1040, Mis à jour le 11/01/2016 à 1158 David Bowie est mort à 69 ans d’un cancer. En 2013, Match avait consacré un long portrait au légendaire chanteur. La vie est sa scène. Depuis quatre décennies, David Bowie et son rock stylé accompagnent les métamorphoses du temps. Bowie a incarné l'androgynie et la violence , comme la réussite et le glamour, il s'est inspiré de l'expressionnisme allemand comme du mythe hollywoodien, et, à chaque fois, il a vendu des millions d'albums. The Next Day» Le jour prochain», son dernier disque, a passé un mois dans le Top 15 des meilleures ventes. Le clip, sorti le 8 mai, mêlant prêtres et prostituées, dont une interprétée par Marion Cotillard, a aussitôt suscité la polémique sur YouTube. La star sait encore créer le scandale. Pour faire du Bowie», David n'a plus besoin de se dissimuler sous des costumes extravagants Ziggy Stardust, Aladdin Sane.... Ceux-là, il les a confiés au Victoria and Albert Museum de Londres, pour la plus grandiose exposition jamais consacrée à un musicien comme Picasso, a ses périodes La suite après cette publicité Sorti précipitamment de scène, il s'était écroulé en coulisse, victime d'un accident cardiaque. C'était en 2004, en Allemagne. Depuis, David Bowie avait disparu. Les rumeurs circulaient il peindrait, aurait perdu l'inspiration, serait dépressif, se contenterait d'un rôle de père au foyer pour sa fille, Alexandria, née en 2000. La pire de toutes il serait atteint d'un cancer du foie. Il allait mourir. Ses apparitions une escapade au Festival de Sundance pour soutenir son fils réalisateur, un gala avec Iman, une voix dans le dessin animé Bob l'éponge »... n'étaient guère rassurantes. Poser des questions à ses vieux amis, tourneurs, musiciens, c'était obtenir la même réponse On ne sait pas ce qu'il devient. » On apprenait ici et là que lui et Iman dînaient régulièrement avec Lou Reed et sa compagne, Laurie Anderson, à New York ; qu'ils se rendaient ensemble à des expositions, des concerts. Pete Townshend, des Who, copain de Bowie depuis les années 60, glisse un indice sur son état de santé dans les années 2000 Je ne connais pas la nature du problème. Il est toujours malade, physiquement. C'est si mystérieux... Mais il en a bavé. » Là où la presse attendait depuis des années une classique autobio graphie, le vieux Ziggy a frappé avec le médium qu'on ne l'imaginait plus capable de maîtriser la musique. The Next Day », premier album depuis dix ans, a été enregistré dans une quasi- clandestinité, fin 2011. La critique a salué l'un des plus beaux come-back des dernières décennies. La pochette fait croire à une farce on y voit la photo de l'album Heroes », datant de 1977, recouverte d'un rectangle blanc où est inscrit The Next Day ». Le jour d'après ? Bowie est intelligent. Au lieu de laisser à d'autres le soin d'analyser son oeuvre, il se revisite lui-même, et va au-delà. La démarche est brillante. Elle coïncide avec une exposition au Victoria and Albert Museum de Londres, qui entend démontrer son influence sur la culture contemporaine. Sans nouveauté, cette rétrospective aurait tenu d'une visite de mausolée, l'hommage au génie avant le cercueil. Avec ce disque, on a l'impression joyeuse de clore un chapitre. Bowie, l'homme des réinventions, renaît en chanteur, auteur et compositeur. La suite après cette publicité En 2003 © REUTERS/Shaun Best Comme à ses débuts, en 1967, lorsque sort son premier disque, David Bowie ». Il a 20 ans. David Robert Jones a les yeux vairons, sa seule excentricité. Londonien de la classe moyenne, bon au saxophone et en dessin, il aime Little Richard et le rock'n'roll. Par peur d'être confondu avec Davy Jones, des Monkees, il a choisi pour pseudonyme un nom de couteau. Son 33-tours, mi-pop mi-variété, sort le même jour que Sgt. Pepper's » des Beatles. Il ne se vend pas. C'est amusant rétrospectivement, tant les Beatles sont les années 60 et Bowie l'incarnation des dix suivantes. Ils n'ont pas l'air de venir de la même planète. La planète, justement, l'espace, les astronautes sur la Lune, 2001 » de Kubrick inondent l'année 1969. Bowie, fou de science-fiction, s'en sert pour composer son premier succès, Space Oddity ». Sa méthode s'affirme, celle d'une éponge qui avale son époque pour la recracher en musique... Bowie épouse Angela Burnett, fantasque actrice américaine. Et la décennie extraordinaire Bowie, ses meilleurs albums La suite après cette publicité La suite après cette publicité 1971 ? Il compose Changes », Life on Mars ? » puis tout Hunky Dory », dont la pochette le montre dans une pose qui évoque davantage Katharine Hepburn qu'Elvis. Il enterre l'idée du rockeur viril. Il devient père d'un garçon, Zowie Duncan. Et enchaîne, avant la sortie de Hunky Dory », la composition de son chef-d'oeuvre The Rise and Fall of Ziggy Stardust ». Bowie a déclaré que Ziggy lui était apparu en rêve. La vérité semble plus pragmatique Ziggy s'est assemblé peu à peu, fruit de ses lectures, amitiés, découvertes. Sa rencontre avec Lou Reed et Iggy Pop à New York a été décisive. Iggy le sauvage, musclé, drogué ; Lou l'ami de Warhol, le poète noir du Velvet Underground... Bowie a observé la rage de l'un, l'ambivalence sexuelle de l'autre, leur noirceur. Il a ajouté une touche Vince Taylor, ce rockeur oublié qu'il avait croisé, gamin, pour compléter l'hommage aux outsiders du rock'n'roll. Son trait de génie sera de faire croire qu'il est Ziggy, que lui, Bowie, n'existe plus. Il manie sa voix comme un instrument, s'oriente vers un son glam rock. S'il a deviné après Marc Bolan du groupe T. Rex cette émergence du rock efféminé, à paillettes », Bowie a poussé plus loin le concept. Se maquiller, porter des chaussures compensées et des costumes déments ne lui a pas suffi. Il a provoqué. C'est lui qui a convoqué un reporter pour susurrer, en flirtant Je suis homosexuel. » Il reniera cette déclaration dans les années 90, mais, sur le moment, il sait que le timing est le bon. La jeunesse est intriguée. Le scandale fait vendre. L'album lui a offert le succès dont il rêvait, en Angleterre. Bowie a enregistré un autre disque, moins abouti, grimé en Ziggy. Il s'est lassé de ce personnage, un an à peine après sa création. Car Bowie a compris. Pour innover, déranger, conquérir, il lui faut tout casser, et renaître. Alors il tue Ziggy, un soir d'été, au Hammersmith Odeon. Le 3 juillet 1973, il annonce C'est la dernière fois que nous jouons. » Stupeur dans la salle, les gens pensent que c'est la fin de images "David Bowie, ses looks les plus extravagants" Le lendemain, il fête sa libération en compagnie de Lou Reed et de Mick Jagger. Il s'oriente vers le son rock des Rolling Stones et se met à écrire l'adaptation du roman de George Orwell 1984 ». Il n'obtiendra pas les droits et recyclera ses compositions dans l'album Diamond Dogs ». Il renifle comme personne de quoi demain sera fait. Estce la raison de sa pose, sur la pochette, en chien hybride, mi-canin mi-Bowie, arborant une ultime fois la crinière orangée de Ziggy ? Bowie a placé dans ce 33-tours des chansons aux arrangements soul. Il a amorcé la tendance qu'il va suivre. Comme sur chacun de ses albums, il affirme une orientation musicale dominante et laisse traîner » un ou deux titres, qui annoncent le projet suivant. La soul music, n'est pas un artiste fragile qui se contente de peu, l'Europe. Il part pour New York en transatlantique - l'homme a peur de l'avion -, décidé à faire mieux que les modestes tournées du temps de Ziggy. Ce qui donnera l'album de plastic soul Young Americans ». Mais l'année 1974 s'annonce mauvaise. Bowie est furieux d'avoir été arnaqué par son manager. Il n'est plus propriétaire de ses n'a pas un sou. Son mariage ouvert » avec Angie le frustre. Ses vieux complices se sont éloignés. Débarqué à Los Angeles pour tourner son premier film, le biennommé L'homme qui venait d'ailleurs », il passe ses journées à regarder des documentaires sur le IIIe Reich. Il lit l'occultiste anglais Aleister Crowley, voit des fantômes partout, maigrit, fait peur. Selon la légende, il se nourrit de lait et de poivrons. Il se met à consommer des cargaisons de cocaïne, tient des propos ambigus sur le nazisme, se passionne pour l'expressionnisme allemand, les cabarets des années 20, Nietzsche, et trouve la force d'enregistrer Station to Station » où il dessine son personnage des années à venir, le Thin White Duke, le mince duc blanc » chemise blanche, gilet avec paquet de gitanes apparent, pantalon large. Malgré ses faiblesses, Bowie a vu l'étape suivante il sait que, s'il demeure à Los Angeles, la pissotière du monde », il va y passer. Il s'échappe à Berlin. Il emmène Iggy Pop, s'associe avec l'arrangeur Brian Eno, remplace la drogue par l'alcool. Berlin, en 1976, c'est une ville murée, grise, propice à l'avantgarde. Vampire, voleur, génie, Bowie dévore, comme d'habitude, les artistes environnants, Kraftwerk et Neu !, pour mêler électronique et rock. La tonalité est froide, peu mélodique. Pour donner dans la comparaison simpliste, Bowie, c'est Picasso. Il a ses périodes. La période berlinoise durera le temps de trois grands albums. Au moment où le punk et la disco ringardisent les rockeurs trop riches, vidés, il a expérimenté et su obtenir des hits. Notamment Heroes », qui raconte le courage d'amants séparés qui s'embrassent face au mur de Berlin. David Bowie © NANA PRODUCTIONS/SIPA Après 1979, il s'installe en Suisse, obtient la garde exclusive de son fils. Il connaîtra son plus grand succès commercial en 1983, grâce à l'album Let's Dance ». Il déteste ce disque où il ne devance plus l'époque mais la subit. Cette décennie est celle des stades, des tournées géantes. Bowie est moins intéressant sur disque que sur scène. Il n'a plus la force ni le besoin de construire une mythologie autour de chaque CD. En 1987, le magazine britannique branché i-D » l'interroge Auriez-vous pu devenir "Bowie la célèbre rock star" sans vos multiples incarnations, ou étiez-vous trop réservé ? » Réponse Je n'aurais jamais eu le courage d'aller au-devant du monde pour chanter mes chansons. Il a toujours été question de développer un personnage intéressant. Mais ce n'est plus vrai aujourd'hui. » Il a travaillé, assouvi son ambition. Il profite de son répertoire, savoure sa désintoxication et les foules de fans en nouveau bourgeois du images "David Bowie, dans l'objectif de Jean-Claude Deutsch" Il se remarie en 1992 avec Iman, mannequin somalien. Il y a eu d'autres disques, films, tournées, coiffures, contrats, mais différents de la frénésie créative des années 70, quand acheter un album de David Bowie vous perturbait, vous éduquait, vous offrait un monde nouveau, sans barrière sexuelle, sociale, idéologique. Il semble qu'il ait mis autant d'énergie à vivre anonymement, en famille, à NoLIta, un quartier bobo de New York, qu'à dominer la scène musicale à 25 ans. Sauf qu'en 2013 il a été repris par cette volonté de se frotter à son temps. La flamboyance s'est effacée au profit de l'expérience. L'énième alter ego de David Jones se nomme David Bowie. Il faut une certaine dose de prétention pour s'inspirer de soi après avoir tant pompé les autres. Il peut se le permettre. La boucle est bouclée. Bowie est vivant. Il pense au jour d'après ». trait de génie sera de faire croire qu'il est Ziggy, que lui, Bowie, n'existe plus.
Combien de fois a-t-on vu David Bowie mourir ? La stupéfaction portée par la nouvelle de sa mort nous frappe quelques jours seulement après la parution de son 26e album, Blackstar, et surtout la découverte d'un clip, Lazarus, qui demeurera l'ultime image testamentaire apparue de lui de son vivant. Le plan conclusif met en scène la star, portant plus que jamais sur elle les ravages de son âge, alors qu'elle se retranche à reculons dans une armoire-tombeau dont la porte se referme sur elle. Déjà en 1973, sur la scène de l'Hammersmith Odeon, devant un public éberlué qui pousse un cri sauvage d'incompréhension, la star, grimée en Ziggy Stardust, annonce que c'est le dernier concert qu'elle fera jamais, avant d'entonner un déchirant Rock'n Roll Bowie liquidera ainsi tout au long de sa carrière bien d'autres avatars, d'Aladdin Sane au Thin White Duke, etc. On le verra aussi en fâcheuse posture, corps désarticulé sur la pochette de Lodger en 1979, s'identifiant au Christ de Mantegna. En 1983, dans les Prédateurs, le cinéaste Tony Scott imagine Bowie en vampire au côté de Catherine Deneuve, intuition foudroyante au regard de la réputation de succube géniale que trimbale le musicien. Mais à peine le voit-on resplendir à l'écran de tout son éclat vénéneux dans les premiers plans du film que, déjà, il dépérit et vieillit à toute allure, recouvert de tonnes de rides et perdant ses cheveux. Précipité dans la sénilité et sous les litres de latex, alors que le spectateur, tout à son hébétude de voir l'image de la star être ainsi escamotée, suppose encore qu'il ne peut que revenir, refait, intact. C'est Bowie, il ne peut pas mourir. Il disparaît pourtant du récit, bel et bien expulsé hors-champ, à abolition de Bowie est un leitmotiv rhapsodique d'une longévité fragmentée d'autodésintégration et de renaissance en éternel phénix pop, toujours dissemblable, repeint et rhabillé à neuf à chaque nouvelle aventure discographique ou scénique. En 1996, Bowie répond aux questions de l'écrivain Mehdi Belhaj Kacem pour les Inrockuptibles et énonce notamment cela A 50 ans, je n'ai plus peur ni de la vieillesse ni de la mort. La dernière ligne droite ne m'effraie pas, je la regarde en face. […] La mort devient une entité qui est là pour être employée. Concrètement, cela signifie qu'on peut décider que son cœur va s'arrêter de battre un jour précis, un jour choisi - il y a des exemples concrets. […] Et je trouve cette idée admirable, elle me fait rêver parce qu'elle ouvre des perspectives vais-je choisir telle ou telle mort, vais-je me laisser emporter passivement ? Faire quelque chose de sa mort, quelle expérience glorieuse !»L'œuvre entière, grandiose à tous égards, y compris dans sa fragilité tâtonnante, se cherchant sans cesse de nouveaux appuis, s'accomplit dans sa furie transformiste au soleil noir de la folie à la fois invoquée, jouée, révoquée, exorcisée, et de la mort qu'il contemple en des mises en scène mi-sérieuses mi-bouffonnes aussi bien en 1974 qu'en 1983, quand sur scène il se prend pour Hamlet et chante Cracked Actor en contemplant un crâne qu'il lèche et embrasse goulûment, dont il aspire l'horreur et le vide. Ashes to Ashes de la poussière à la poussière» ou I'm Deranged de l'album Outside, 1995, chanson qui figurera au générique de début du Lost Highway de David Lynch, The Bewley Brothers ou encore Station to Station, on n'en finirait pas d'égrener les titres emblématiques d'une inspiration tourmentée, hantée de visions noires et mimant à l'échelle décuplée d'une geste spectaculaire et pailletée la descente dans les gouffres et les enfers, comme pour mieux les revenue de décennies d'errances douloureuses les navrantes années 80 en tête, la voix de David Bowie résonne en stentor funeste cherchant à écarter les murs de la chambre ultime, qui pourtant se rapprochent comme pour écraser ceux qui l'habitent. On ne l'écoute pas sans trembler, s'y perdre ou être effleuré par la même intuition que Ian McCulloch, du groupe Echo in the Bunnymen, dont la vocation musicienne fut forgée par la vision de Bowie chantant Starman à l'émission de télé Top of the Pops, en 1972 Jamais être humain ne sera aussi beau que le Bowie de Ziggy Stardust ou du Thin White Duke.»Cette vie n’était pas pour moi»La macération dans le confort petit-bourgeois de la banlieue londonienne avec ses appartements étriqués et son mobilier à fleurs participe de l'étrange et lente mue personnelle qui conduisent l'enfant des faubourgs David Robert Jones à se voir plus grand qu'il n'est, plus beau et remarquable, lui qui rase encore les murs et qu'une timidité maladive tient à l'écart des différentes bandes de bad boys qui tiennent le pavé devant les est né le 8 janvier 1947, a grandi à Brixton jusqu'à l'âge de 6 ans avant de déménager dans la banlieue résidentielle de Bromley dans le Kent, environ à 13 kilomètres de Brixton. Sa mère, Peggy, est ouvreuse de cinéma, son père, John, travaillait dans une association caritative. La mère de David a eu un fils dix ans plus tôt, Terry, d'une précédente relation et John a épousé Peggy après un premier mariage et un divorce. Le seul musicien de la famille était le père de ma mère, qui jouait vaguement de la trompette. Nous étions une famille typique de la classe ouvrière avec sa vie rangée et monotone», racontera Bowie dans une longue interview aux Inrocks en 1993. Pour ne pas périr d'ennui, il faut déjà s'inventer un destin hors norme. J'ai su que cette vie n'était pas pour moi à 8 ans, lorsque j'ai entendu Little Richard. Là, c'est le déclic, la cassure. Dès lors, j'ai su que ma vie ne finirait pas dans la banlieue sud de Londres», ajoute-t-il. Pianiste et chanteur flamboyant, tapant son instrument vêtu de tenues excentriques, Little Richard fait entrer dans la vie du gamin la perspective d'une démesure qui lui convient. C'est son demi-frère aîné Terry qui initie David au rhythm and blues, au rock. Il écoute du jazz, lui fait lire les écrivains de la Beat Generation. Et c'est son copain George Underwood, avec qui il va former son tout premier groupe, George and the Dragons, qui le boxe dans la cour de récré, laissant David avec un œil à la pupille dilatée, un des signes les plus distinctifs de son profil asymétrique d'être intensément et David vont souvent aux concerts à Londres, traînent dans une capitale en ébullition culturelle. Le rock tranche brutalement avec l’atmosphère de leur environnement familial. Mais déjà Terry montre des signes inquiétants de folie. Il sera diagnostiqué schizophrène quelques années plus tard. Un jour qu’ils reviennent ensemble d’une virée londonienne, Terry a une crise aiguë, se met à marcher à quatre pattes, assure que des flammes sortent du bitume et qu’il entend des voix. Cette folie fraternelle saisit David, garçon à l’émotivité à fleur de peau qui décrira par ailleurs une existence sans chaleur auprès de parents distants qui n’offrent à leurs enfants aucun réconfort sentimental ou solitude structure profondément la personnalité de la future star, son opiniâtreté à se forger non pas une identité mais plusieurs, son besoin d'exister par le regard fébrile de milliers de fans, de jouer avec la foule en la toisant parfois avec hauteur ou une moue de dédain, d'être présent/absent comme une idole fracassée qui ne comprend pas la fascination qu'elle exerce dans le temple qu'elle s'est elle-même édifié. J'étais très préoccupé par l'état de santé mental de mon demi-frère Terry, qui était alors hospitalisé dans un établissement psychiatrique, dira David Bowie. Il était soigné pour schizophrénie et non pour neurasthénie. Parfois, il venait passer un week-end avec moi. C'était très effrayant car je reconnaissais chez lui certains traits de ma personnalité. J'avais la trouille de sombrer à mon tour dans la maladie, dans la folie… Mon écriture s'en est fortement ressentie.»Combustion londonienneDavid prend des cours de saxophone avec le musicien Ronnie Ross, mais il est impatient et ne supporte pas de suivre un enseignement très longtemps. De même qu'il change de marottes et de look à peu près tous les jours. A l'école, il est un élève médiocre et n'obtient de bonnes notes qu'en dessin. Déjà autodidacte, il absorbe connaissances et informations avec une rapidité anormale, et saute d'un sujet de passion à l'autre avec une rapidité déconcertante. Il est convaincu que son destin est marqué par la célébrité et l'envergure, il a un ego impérieux et, en même temps, personne ne semble déceler en lui le moindre signe d'une quelconque élection. Il n'a encore que 15 ans lorsqu'il forme son premier vrai groupe, The Kon-Rads, et se met à déserter le quartier au profit du cœur alors en combustion de la capitale anglaise. Dans les années 60, cette ébullition londonienne qu'il dépeindra sur un mode désenchanté dans la belle chanson London Boy est le prétexte à fuir la médiocrité de sa banlieue, dont il dira qu'elle n'offrait guère d'autres loisirs que de s'y faire casser la gueule par les gangs de teddy oreilles ivres de jazz et de rythm and blues, ce qui à l'époque fait déjà de lui un mélomane précoce, le jeune David Jones flâne autour des scènes de concerts, fraie avec les mods sans s'y retrouver, change de look presque chaque jour de la décennie. Dans les clubs, où les nuits s'étirent à la force du speed et des cachets d'amphètes, il quête la prochaine vogue, plein de défiance pour toutes celles déjà propagées au-delà des cercles londoniens les plus snobs, comme d'une chose guettée par la péremption, une obsolescence qu'il sait programmée. Depuis l'adolescence, il se décrète un devenir de pop star et joue dans d'innombrables groupes, dont les autres membres ne présentent pas toujours le répondant qu'il voudrait à son ambition The King Bees, The Buzz, Manish Boys, The Lower Third ou encore The Riot Squad, le premier groupe auquel j'ai participé où le maquillage et les pantalons étaient aussi importants que la musique», une production aussi forcenée que désordonnée, qui laissera en pâture aux anthologies futures quelques rares pièces de choix et de nombreux morceaux inachevés, le musicien qu'il est ne présente encore rien de très remarquable lorsqu'il publie son premier album, en 1967 David Bowie. D'après son nom de scène fraîchement adopté, inspiré du patronyme d'un explorateur anglais du XIXe et pour éviter d'être confondu avec un quasi homonyme membre des Monkees, Davy penchants pour le théâtre, le cabaret, le mime qu’il pratique dans la troupe de Lindsay Kemp, sa passion minoritaire pour le Velvet Underground, Frank Zappa et Jacques Brel, ou encore sa disposition à partir en retraite dans un monastère bouddhiste en Ecosse n’infusent pour l’heure qu’à la marge sa musique et son régime d’apparition. Des accents de music-hall colorent malgré tout quelques-unes de ses chansons, au caractère aussi candide et labile que pouvait l’être la variété de l’époque, et il adopte peu à peu une distance respectueuse avec ses pairs rockeurs satellisé et signes intriquésLa première fois que le jeune producteur Tony Visconti, encore sans grands faits d'arme, entend Bowie à l'œuvre, dans un bureau de maison de disques, il dit Ce type part dans tous les sens.» Non sans avoir l'intuition qu'il y a quelque chose à en tirer, à condition de l'aiguiller. Ce qui n'adviendra que quelques mois plus tard, une fois éclose une amitié cimentée par quelques marottes communes du rock américain le plus cintré au cinéma moderniste des nouvelles vagues européennes et passé un premier succès surprise en 1969 Space Oddity, magnifique single sans refrain satellisé dans les charts - après une première sortie dans l'indifférence - par la BBC qui l'utilise en bande-son des premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune. Sur le beau disque, encore un peu sage, qui l'accompagne et qui connaît, lui, étrangement l'échec, il est encore à peu près aisé de désentrelacer ce qu'évoquent les chansons, entre deux ruissellements de cordes chronique presque enfantine des utopies désillusionnées des sixties, influences kubrickiennes 2001, l'Odyssée de l'espace et descente de drogues l'héroïne s'est invitée dans le swing de la décennie finissante, et l'a fait tourner maussade.Devenu plus impénétrable dès son virage glam entamé, puis franchement abscons sous l’influence des cut-up aléatoires empruntés à Burroughs, le parolier Bowie ne reconquièrera cette limpidité que des décennies plus tard, sur des disques diversement inspirés sur le strict plan musical, mais brodés d’un chant de crooner élimé et lucide, surconscient de son usure et de son propre l'orée des années 70, l'idole naissante a alors de moins en moins cure de l'intelligibilité de ce qu'elle chante les albums qui vont consacrer Bowie en objet de furie planétaire, hors norme, s'entretissent d'une accumulation de signes intriqués, glanés de toutes parts et rendus indébrouillables.Une des raisons de mon succès vient de cette capacité à réunir des éléments disparates, à donner corps à ces larcins», dira-t-il aussi aux Inrocks. Les motifs de tapisserie se recouvrent les uns les autres au creux de sa musique qui, mutant d'un disque à l'autre en l'espace de quelques mois, se forge aussi bien d'emprunts roués à l'air du temps quand il prend par exemple, à cette époque, le train de l'électricité dans le sillage de son ami Marc Bolan de qu'au gré de collaborations d'abord heureuses, puis visionnaires. Des présentations, orchestrées par Visconti, avec le guitariste virtuose Mick Ronson naîtra d'abord The Man Who Sold The World, qui farde ses accents hard rock de motifs ésotériques, références lettrées et d'androgynie. La pochette où Bowie se prélasse en robe longue hérisse les esprits, et l'encourage ainsi dans une voie du travestissement où il s'engouffre, de conférences de presse très costumées en gestation de son premier avatar appelé à devenir superstar, après le Major Tom de Space Oddity Ziggy premier album à teintes glam, le très composite Hunky Dory 1971, où les somptueux arrangements de claviers prennent le pas sur la furie des guitares, lui permet de mûrir ce changement de peau et d'égrener quelques chansons au devenir légendaire Changes, Oh ! You Pretty Things, Life on Mars ? entre deux hommages payés à ses maîtres Bob Dylan, Andy Warhol… Le disque suivant, qui assure l'envol de sa créature Ziggy en même temps qu'il orchestre son crash suicidaire, le voit creuser avec excès toutes les ambiguïtés jusqu'alors esquissées. The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars 1972 échafaude son concept fumeux et magnifique de science-fiction naïve, des tenues insensées des personnages d'Orange mécanique et du créateur Kansai Yamamoto, de lambeaux d'expressionnisme et de théorie queer avant la lettre. Une génération entière se teint la mèche en rouge dans le sillon de Bowie, se peint les yeux d'étoiles, s'identifie à la généalogie extraterrestre qu'il s'invente comme parure absolue et revendication d'un être au monde en rupture avec la rock'n'roll qu'il porte à incandescence sur scène comme sur disque, et dont il se chante la bitch n'a encore jamais paru matière si météoritique - et pourtant, personne, parmi les foules idolâtres au bord du suicide collectif à chacune de ses stupéfiantes apparitions, ne comprend grand-chose à ce qu'il autre pierre splendide et grandiloquente ajoutée à l'édifice glam avec force emprunts au cabaret dietrichien Aladdin Sane, 1973, entre deux missions de rescousse auprès de Lou Reed Transformer, 1972 et d'Iggy Pop, Ziggy et son cortège de simulacres pailletés se retirent en grande pompe, le 3 juillet 1973, à l'Hammersmith Odeon de Londres. On croit Bowie rincé par les tournées, on n'a pas tort - en témoigne son album de reprises un peu paresseuses, Pin Ups, sur la pochette duquel il pose l'air éberlué, tête contre tête avec le mannequin voilà qu'à Ziggy succède pourtant aussitôt Halloween Jack», maître de cérémonie de son album le plus étrange et bancal de la décennie glorieuse, Diamond Dogs 1974, où il refait le portrait à la musique des Stones à l'aune, notamment, de sa lecture du Junky de Burroughs et du 1984 d'Orwell, avec le hit très Richardsien Rebel Rebel à la train ivre, lancé à grande vitesseD'un disque à l'autre, sur le fil des sautes d'humeur créative, des tournées sans fins, de séjours en studio pareils à des descentes en rappel dans la fournaise d'un volcan, sa clique évolue fréquemment, de ses musiciens à son agent. Ainsi, en 1974, il vire l'influent Tony DeFries. Bowie décrira plus tard avoir commencé à se détacher peu à peu de la réalité aussitôt le costume de Ziggy endossé, pour s'égarer dans un dédale d'inventions de personnages et de costumes, dont il ne conservera plus tard que le souvenir flou d'une épopée de conducteur en train ivre, lancé à grande vitesse avec la poudre pour principal carburant, sans percevoir grand-chose de chacune de ses stations. Cette désincarnation à l'œuvre se lit magnifiquement à la surface de la plastic soul de Young Americans 1975 et ses chansons phares le morceau-titre, Fame et Accross the Universe, splendide essai de soul blanche évidée de sa substance pour n'en retenir que les effets de pures brillances, dont se joue la virtuosité de la mois plus tard seulement, un Bowie au sommet de sa maigreur et de sa surconsommation de coke publie Station to Station, sans doute son œuvre la plus accomplie malgré le brouillard dans lequel navigue sa nouvelle incarnation, le Thin White Duke, à la silhouette de coutelas sculptée par des lumières brechtiennes. Entouré d'un groupe qui ne sera peut-être jamais meilleur que sur la tournée qui s'ensuivra cette basse de George Murray, cette guitare rythmique de Carlos Alomar lors du concert au Coliseum de Nassau…, il se révèle un vocaliste étincelant, crooner hâve en quête d'exorcisme et diva enténébrée, de l'épique morceau inaugural et ses sublimes convulsions entre machinisme kraftwerkien, déjà, et euphorique sabbat sorcier à la reprise finale du Wild Is the Wind emprunté à Nina Simone. Auparavant, j'étais extrêmement étrange, un type très secret qui ne savait pas comment se situer par rapport aux gens. Et je crois que je me suis battu pour construire des relations avec les autres par réflexe de survie, parce que j'étais vraiment arrivé au fond du gouffre. Je me suis dit je ne peux plus aller plus bas, le suicide me guette en permanence, je ne trouve plus de raison valable pour vivre», raconte Bowie dans une interview au mitan des années 1976, pour se sortir de l'autodestruction à la cocaïne, Bowie fait un retour européen. Il installe sa famille en Suisse sa femme d'alors, Angie, et son fils Duncan "Zowie" Jones mais passe le plus clair de son temps à traîner avec Iggy Pop à Berlin, s'alimentant, selon ce dernier, essentiellement de saucisses nappées de poudre blanche. C'est au château d'Hérouville Val-d'Oise qu'ils enregistrent ensemble l'essentiel de l'album d'Iggy The autre personnage précieux surgit dans l'existence de la star Brian Eno, l'expérimentateur ambient qui a commencé dans le glam au côté de Brian Ferry et Roxy Music faisant en 1972 la première partie de… Bowie avant de tracer sa route, loin des rivages de la pop mainstream. Eno dit notamment Je pense que Bowie essayait d'échapper à l'élan d'une carrière triomphale.» En effet, l'artiste veut se réinventer une fois encore et rompre avec ce monstre américain qui était en train de l'avaler. Il se rêve intellectuel distancié, mathématicien de la pop, auscultant ses blessures en analyste éclairé et laconique. Brian Eno invente des modalités de compositions, d'arrangement et d'enregistrement totalement novatrices en imposant en particulier l'usage du jeu de cartes Stratégies obliques», sorte de tarot composant plus de cent dilemmes musicaux» avec des aphorismes bizarres tels que Mets la sourdine et continue» ou Honore ton erreur comme une intention secrète».C’est de la connerie»David Bowie est connu pour sa rapidité mais aussi sa créativité chaotique. Il déboule au studio avec des dizaines de pages griffonnées, des idées dans tous les sens, des bouts de chansons, et Eno organise savamment ce désordre. Bowie dira Eno m'a tiré de la narration qui m'ennuyait à mourir, il m'a vraiment ouvert les yeux sur la communication abstraite.» Le fidèle guitariste Carlos Alomar regarde ça avec la plus grande circonspection David et Brian étaient deux intellectuels et ils avaient une camaraderie très différente, des conversations plus sérieuses, un côté "européen". C'était trop pour moi. Au bout d'un moment, il a fallu que je dise "c'est de la connerie, c'est nul". J'ai résisté à fond.»Low puis Heroes, enregistrés à Berlin sur le même modèle, avec à la production le même duo Brian Eno-Tony Visconti, déposent deux emblèmes bowien proto-new wave, imposant de longues plages d'instrumentaux planants qui mettront la maison de disques RCA en panique. Pourtant le single Sound and Vision sera un succès et Heroes va devenir un hymne absolu, une des plus grandes chansons du XXe. Alomar se souvient de l'ambiance corollaire de l'enregistrement de Heroes On sortait le soir dans des endroits sinistres de la ville, dans les couloirs du métro, les quartiers chauds, juste pour faire un tour et voir la décadence. Je dirais que la stimulation mentale de David était à son apogée à ce moment-là. C'était une excellente période, en fait. Il avait les idées très claires, en ce sens qu'il était redevenu un homme de lettres, il s'intéressait à la politique du moment, il était au courant de ce qui se passait, ce qui m'épatait parce qu'il ne s'en était jamais soucié avant.»Avec son sens du casting, Bowie invite des guitaristes tels que Robert Fripp, du groupe art rock King Crimson ou encore sur Lodger, qui clôt ce que l'on nomme généralement la trilogie berlinoise Adrian Belew, débauché auprès de Franck Zappa. Soit des personnalités capables de plaquer des improvisations risquées, discordantes sur n'importe quelle maquette de chanson. Bien qu'il se soit fâché avec Brian Eno de même que, plus tard, il traversera quinze ans sans adresser la parole à Tony Visconti, son plus durable compagnon de route, Bowie veut ajouter un élément à la fusée avant-garde qui fait de lui le rock star la plus internationalement légitime et audacieuse ; celui qui peut ramasser en un titre le meilleur d'une mélodie accrocheuse, tout en ne cédant rien de l'espèce d'insolence bruitiste et pionnière du laborantin de parvient ainsi encore à surprendre et à empocher la cagnotte symbolique avec Scary Monsters 1980 enregistrée à New York. Un album fignolé et longuement mûri qui contient l'indépassable single Ashes to Ashes, que Bowie met en orbite via un clip en forme de bilan personnel. A la fois clown triste, cosmonaute en perdition et malade mental en cellule capitonnée, il réclame un pic à glace pour redescendre parmi les vivants. On croit qu'il va faire une tournée mais il préfère disparaître des radars alors que son contrat chez RCA se termine. C'est le leader de Chic, Nile Rodgers, qui le retrouve incognito en 1982 dans le bar d'un palace de New York. Bowie veut le rencontrer parce qu'il a écrit quelques chansons et, surtout, il veut faire un méga tube. Et opérer ainsi un come-back en ces années yuppies où un certain mauvais goût parvenu et une culture de la décontraction clinquante transforme la pop en rampe de lancement pour le néant et le rock est dégoûté il voulait faire un disque d'avant-garde et son idole le renvoie à son statut de faiseur de hits. Il s'exécute. Let's Dance sera dantesque. En 1983, Bowie est partout, bronzé, le cheveu blond oxygéné, il assure ne plus vouloir se cacher derrière un personnage, converti à une sorte de musique directe, qui fait bouger le popotin et met les neurones au repos. Les puristes se bouchent le nez, les fans regardent cette métamorphose de la plus inadaptée des stars en puncher de stade comme un trait de génie. Mais cette ascension au nirvana mondial des ventes de disques 10 millions d'exemplaires, qui le rend multimillionnaire, l'entraîne aussi sur la pente glissante d'une errance discographique et artistique qu'il reconnaîtra quelques années plus tard. Après ces deux albums atroces, Tonight 1984 et Never Let Me Down 1987, j'ai eu le sentiment que le passé me muselait, confesse-t-il en 2003 à Rock & Folk. J'étais devenu indifférent, sans motivation, j'étais vulnérable en tant qu'auteur, et je n'avais surtout pas besoin de m'entendre dire à quel point mes chansons d'avant étaient formidables "Allez vous faire foutre avec Ziggy, j'essaye d'écrire !" C'est tout ce que j'avais envie de dire.»Lettre d’adieuMerci pour ces bons moments que nous avons partagés, Brian, ils ne pourriront jamais. Signé Aurore». C'est le dernier mail envoyé par Bowie à Brian Eno, qui a dit son émotion, comprenant soudain que ce message était une lettre d'adieu. Rivé à l'idée de faire de sa vie et de sa fin une œuvre d'art, l'objet d'une mise en scène sans limite, Bowie, perfectionniste, ne pouvait manquer d'accomplir la promesse qu'il s'est faite dès son plus jeune âge de devenir une légende qui ne finit jamais - jusqu'à nous quitter au lendemain de la parution de son ultime album, mais aussi de son 69e anniversaire, chiffre dont la réversibilité fait honneur à son goût des boucles et des tours de magie noire capiteux. Depuis la nouvelle tombée lundi matin, l'incrédulité emporte les solitaires, les beaux et les bizarres, les dandys et les queers, les fous et les folles, la vaste et hagarde famille des deranged à laquelle on espère toujours appartenir. Pour avoir si souvent puisé des forces vitales et apaisantes à son contact, galvanisés par l'invraisemblable confiance médiumnique qu'il mettait à n'en faire qu'à sa tête, ouvert à tous les caprices, accès de mauvais goût et éclairs de génie, les compagnons de cette informelle communauté de l'étrangeté au monde se trouvent tous un peu nus et hébétés, telle une tribu des premiers âges qui comprend que le feu protecteur vient de s'éteindre et que personne n'a la moindre idée de comment le rallumer.
cette photo de david bowie et iggy pop